L’intersyndicale maintient la pression sur l’exécutif

••••••••••••••••••• Au lendemain d’une rencontre à Matignon ayant tourné court, l’intersyndicale a organisé jeudi 6 avril une 11e journée de mobilisation pour le retrait de la loi. La prochaine est prévue le 13 avril, à la veille des décisions du Conseil constitutionnel.
L’unité intersyndicale pour le retrait de la loi réformant les retraites ne se dément pas. En rangs serrés à Matignon mercredi 5 avril lors d’une rencontre avec Élisabeth Borne qui a tourné court tant l’exécutif demeure inflexible sur le maintien d’un texte injuste et brutal, les leaders syndicaux ont défilé le 6 avril à l’occasion d’une onzième journée nationale de mobilisation qui a encore vu une foule de salariés et de citoyens exprimer leur opposition dans des cortèges une nouvelle fois copieusement garnis de militants CFE-CGC.
Nous sommes soudés jusqu’au retrait de la loi, j’y crois plus que jamais »
« Nous sommes soudés jusqu’au retrait de la loi, a indiqué jeudi soir François Hommeril, président de la CFE-CGC, sur le plateau de LCI . Notre objectif est de faire plier le gouvernement pour que cette loi soit retirée. J’y crois plus que jamais. La puissance du mouvement social que nous représentons s’est exprimée mercredi à Matignon. En face de nous, nous avons vu un exécutif à bout d’arguments, si ce n’est de toujours faire référence à une réforme qui serait nécessaire. Or, ce match-là, on l’a gagné depuis longtemps. »
Le président confédéral a ciblé une nouvelle fois Emmanuel Macron : « Je remarque que les deux journées les plus fortes de contestations ont été celles du 7 mars et du 23 mars, chaque fois après une intervention du président de la République. Aujourd’hui, la dernière personne qui bloque la situation, c’est Emmanuel Macron, à vouloir imposer de force cette mesure de décalage de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Ce serait une forme de sagesse de sa part que de dire « j’ai compris, on a un vrai problème, prenons le temps de travailler les vrais sujets. » C’est ce qu’on lui demande. »
Face à un exécutif qui reste sourd à l’opposition majoritaire s’exprimant dans le pays, les organisations syndicales et de jeunesse ont annoncé une douzième journée de mobilisation et de grèves, jeudi 13 avril. Une date symbolique,  à la veille des décisions très attendues du Conseil constitutionnel, appelé à se prononcer sur la conformité de la loi réformant les retraites, et sur la demande d’un référendum d’initiative partagée (RIP).
CRISE DÉMOCRATIQUE ET SOCIALE
« Aujourd’hui encore, ce sont près de 2 millions de travailleurs et travailleuses, jeunes et retraités, qui se sont mobilisés dans le calme et la détermination pour dénoncer cette réforme injustifiée, les régimes de retraite n’étant pas « au bord de la faillite » comme le prétend le gouvernement, souligne l’intersyndicale dans un communiqué. Dans ce climat de fortes tensions que l’on peut qualifier de grave crise démocratique et sociale, l’exécutif s’arc-boute et porte seul la responsabilité d’une situation explosive dans l’ensemble du pays. »
Alors que l’intersyndicale a soumis au Conseil constitutionnel des argumentaires considérant que cette loi devrait être déclarée contraire à la Constitution, « nous faisons confiance à la sagesse de ses membres », conclut François Hommeril.
Mathieu Bahuet.
Publié le 07 – 04 – 2023

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