La CFE-CGC et l’intersyndicale
maintiennent la pression
Organisée le 16 février, avec notamment la marche symbolique des leaders syndicaux à Albi, la 5e journée de mobilisation contre le projet gouvernemental a encore été largement soutenue par les structures CFE-CGC. La pression est sur l’exécutif avant le 7 mars.
L’espace d’un jour, Albi s’est muée, jeudi 16 février sous un magnifique soleil quasi-printanier, en capitale de la contestation contre le projet de réforme des retraites. C’est en effet dans la préfecture du Tarn que les leaders syndicaux ont choisi, après les précédentes marches du 7 et du 11 février, de défiler à l’occasion de la 5e journée nationale de la mobilisation intersyndicale. « C’est une ville qui a compté dans notre histoire sociale, a souligné François Hommeril, président de la CFE-CGC, dans le cortège. Y défiler, c’est aussi rendre hommage à l’impressionnante mobilisation de tous depuis la première journée du 19 janvier dernier et ce partout dans les territoires, notamment dans les villes moyennes. »
« Nous avons gagné la bataille de l’opinion car les arguments que nous avons portés depuis le début sont les arguments de vérité. »
Alors que l’examen en première lecture du projet de loi doit s’achever ce vendredi à l’Assemblée nationale, avant de passer au Sénat à partir de lundi, l’intersyndicale a une fois encore affiché son unité avec des cortèges copieusement garnis de militants CFE-CGC à Albi, à Paris et dans de nombreuses villes aux quatre coins du pays.
Quelques photos des militants CFE-CGC à Albi #RéformeDesRetraitespic.twitter.com/XydQoULg1c — CFE-CGC (@CFECGC) February 16, 2023
De quoi maintenir la pression sur un exécutif de plus en plus acculé et bien à la peine pour justifier son projet de réforme. « Il est clair que nous avons gagné la bataille de l’opinion car les arguments que nous avons portés depuis le début sont les arguments de vérité, met en avant François Hommeril. Cette réforme n’est pas justifiée car les indicateurs mobilisés sont très contestables. Aujourd’hui, tous les experts – économistes, démographes – nous donnent raison. Pour tout le monde désormais, il est évident que le gouvernement a truqué son approche des choses pour faire passer une réforme idéologique, injustifiée et définitivement injuste. »
Auditionné le 15 février par la Commission des affaires sociales du Sénat au nom de la CFE-CGC, Gérard Mardiné, secrétaire général confédéral, a lui aussi fustigé la posture gouvernementale : « C’est inadmissible de constater que l’étude d’impact comporte aussi peu d’éléments justificatifs à une telle réforme, que ce soit sur l’emploi des seniors, le lien avec les arrêts maladies, l’espérance de vie, etc. Il n’y a pas de problème financier et les arguments du gouvernement vis-à-vis de la population et des parlementaires sont fallacieux. Il fait de la communication alors que nous avons fait de la pédagogie. »
L’intersyndicale donne rendez-vous le 7 mars
Plus que jamais, la revendication de l’intersyndicale est simple, à savoir le retrait pur et simple d’un projet de loi prévoyant en particulier l’allongement de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite. C’est dans cette optique que la prochaine journée nationale de mobilisation est désormais programmée le mardi 7 mars. D’ici là, la CFE-CGC compte poursuivre son travail de fond pour convaincre les parlementaires. « L’unité syndicale peut durer encore très longtemps, indique François Hommeril sur BFM. Elle a déjà tenu beaucoup plus longtemps que les arguments gouvernementaux en faveur de sa réforme ou que la fake news de la pension minimum à 1 200 euros. »
Notons enfin que la pétition intersyndicale contre le projet gouvernemental, mise en ligne le 11 janvier dernier, a dépassé le million de signatures.
Mathieu Bahuet et Cecilia Escorza, le 17 février 2023.